Si on m’avait dit il y a quelques mois que je me retrouverais dans une telle position. Je n’y aurais jamais cru. Et en même temps cela ne faisait que quelques mois que je me trouvais en ville. Et cette ville… Est sur-réelle. Elle allait à l’encontre de tout ce que je savais de ce monde. Enfin… Ce monde… Mon monde. Peut-être une preuve supplémentaire que je ne me trouve pas dans mon monde. Pourtant ce n’était pas faute d’essayer. J’avais réussi à me transplanter aux quatre coins de la ville après l’avoir découvert. Pourtant il m’était toujours impossible de transplaner chez moi.

D’abord, j’avais fait la chose la plus logique à mon sens et pris ça comme une mission. Ce qui me mettait dans un mode de pensée complètement différent. Je réfléchissais très peu à ce que je ne pouvais pas faire mais bien plus à ce que je pouvais faire ici. Ce qui est assez pratique pour ne pas commencer à tomber dans une dépression profonde parce que je me trouvais coupé de tous mes amis et de ma famille.

C’est ainsi que j'ai découvert cet endroit. Je cherchais à savoir tout ce que je pouvais sur cette ville. Et cet endroit était clairement différent de tous les autres. De l’extérieur ce n’était qu’une boutique abandonnée. Personne ne savait réellement me dire depuis quand c’était dans cet état là. Mais les merveilles que je trouvais à l’intérieur étaient… Réellement surprenante ! J’avais même réussi à trouver quelques baguettes magiques ! Un balais ou deux. Des choses si familières ! Des choses qui ne semblaient appartenir à personne et se retrouvaient juste là.

Mais ce n’était pas le plus surprenant. Les personnes que j’avais questionné avaient juste haussé les épaules, espérant que je les laissais tranquille. Pourtant c’était presque impossible pour moi de me taire. Sous mes yeux, était apparu un sac de plantes en tout genre. La botanique n’était pas mon point fort donc il m’était impossible de toutes les reconnaitre sur l’instant. Cette apparition soudaine me fit cependant réaliser quelque chose.

Cet endroit était définitivement magique. Probablement au même titre que le Lost People. Bien sûr, j’aurais parfaitement pût laisser tout cela derrière moi, travailler dans la police. Ce qui se rapprochait le plus de mon métier d’Auror que j’exerçais avant d’arriver ici. Mais… Est-ce que je pouvais réellement laisser ces objets à la merci de n’importe qui ? Bien que je ne connaissais absolument pas tout ce qui se trouvait là, j’étais dans la capacité de tout cataloguer et de tout étudier. Vendre ce qui n’avait que peu d’importance et peut-être… Réunir certaines personnes avec ce qu’ils ont perdu.

Il ne me fallut pas bien longtemps, puisque j’avais eu la chance d’avoir ma baguette en arrivant, pour remettre cet endroit en état et cataloguer tout ce que je pouvais. Notant absolument tout, du mieux que je le pouvais. Et pour quelqu’un d'extérieur, cette boutique semblait avoir poper du jour au lendemain. Ce qui n’était pas tout à fait faux… Mais inutile de s’étendre sur la question.

Bonjour ! Bienvenue au Wizard’s Shop ! Oui, très peu discret pour quelqu’un venant du même monde que moi, mais… N'ai-je pas le droit de m’amuser un petit peu en nommant cet endroit ? N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit ! Ou peut-être cherchez-vous quelque chose en particulier. Je peux vous aider !

Je n’avais pas tout de suite relevé la tête en entendant la cloche de la porte d’entrée. Occupée à ranger un objet précieusement derrière une vitre. Ce n’est qu’une fois fermée que je me retournai en souriant vers l’homme qui venait tout juste de mettre les pieds dans ma boutique.

De toute évidence, je n’étais pas encore habituée à m’occuper de client. Après Poudlard, j’étais tout de suite entrée au Ministère de la Magie. Je n’avais pas eut à m’occuper de client puisque je travaillais directement avec le gouvernement. C’était donc encore étrange. Sans toutefois avoir l’air de le surveiller, je gardais un œil sur ce qu’il sélectionnait. Je n’avais jamais été très bonne en botanique, mais j’étais curieuse de savoir pourquoi il avait tout de suite été attiré par ces graines. Je le laissais cependant faire son tour avant de me consacrer entièrement à lui lorsqu’il s’approcha.

Je pouvais voir l’excitation dans son visage et son langage corporel. Je pouvais deviner qu’il était passionné et que cette boutique était exactement ce dont il avait besoin. Et dans un monde comme celui-ci, je ne pouvais qu’être contente d’apporter un peu d’aide à des personnes de ce genre. Je n’eus cependant pas le temps de répondre à sa question qu’il se présentait déjà. Rapidement, je saisis sa main pour la serrer.

Enchanté, Isobel Goldman… Fleamont Potter… Comme l’inventeur de la potion Lissenplis ?

Je m’étais interrompue toute seule. avant de tiquer sur son nom. De toute évidence il faisait partie de la communauté magique. Que ce soit la même que la mienne ou une autre. Mais ce nom m’était clairement familier. Pas que j’en ai moi-même réellement eu besoin et en ayant grandi à moitié dans le monde moldu, cela ne m’empêchait cependant pas d’avoir un minimum de culture.

Pardon, c’était peut-être déplacé de ma part. J’ai tout le matériel que vous cherchez par ici.

Fleamont Potter. Le potionniste. Ici. C’était comme avoir une célébrité dans ma petite boutique. Parce que dans un sens, il l’était. Toutes les personnes avec des problèmes capillaires connaissait ses produits. Ou même ceux qui n’en avaient pas mais voulaient un peu plus de facilité à se coiffer.

Et moi j’agissais comme une adolescente pré-pubère devant un crush. Monsieur Potter avait beau être bel-homme, d’une part, j’avais été à l’école avec son petit-fils et d’autre part, je n'étais pas réellement intéressé. Briser des couples n’est pas mon genre.

Vous êtes trop aimable. Je ne sais pas si elle va réellement plaire à tout le monde. Je veux surtout… aider. C’est pour ça que je l’ai ouverte. Surtout pour la communauté magique qui grandit de plus en plus ici.

Ceci dit, je me faisais un plaisir de l’aider et de l'assister pour tout ce dont il avait besoin. Quoi que cela puisse impliquer. Il avait cependant piqué ma curiosité. Je pris un petit instant pour réfléchir.

Je vous les offre. Pourrons-nous espérer retrouver vos produits bientôt ici ? Je ne viens pas de la même époque, mais je dois dire que c’est assez… excitant de savoir que je suis dans un monde où tout est possible. Même ce qui est normalement impossible. Comme vous rencontrez.

Il est vrai que les règles ici sont très différentes du monde d’où nous venons. Là-bas nous étions obligés de nous cacher. Cacher à tout prix la magie aux moldus. Ici moldu, sorcier, super-héros… tous se mélangeait. Tous dans le même bateau. Puisque nous n’avions aucune idée de comment nous sommes arrivés ici ou pourquoi. Comment sortir de la ville. Autant se serrer les coudes. Du moins c’est ce que j’espérais personnellement. Et il avait raison, de plus en plus de sorciers faisaient leur apparition et j’avais même presque l’impression que nous étions tous attirés vers ce quartier. Probablement à cause de son nom familier pour nous.

Je tapais doucement d’excitation dans mes mains lorsqu’il me confirma l’ouverture prochaine de sa boutique. Comme n’importe quelle Auror, je suis assez douée en potion. Mais pouvoir avoir des potions du grand Fleamont Potter, c’était tout à fait autre chose. Et puis pour le moment il n’y avait pas spécialement d’endroit où se fournir en herbe pour les potions. J’espérais qu’il avait donc trouver tout ce qui lui fallait.

Un petit sourire étira mes lèvres alors qu’il mentionnait le fait qu’il soit mort. Puis sa jeunesse retrouvée. Je me demande si c’est littéral. Est-ce qu’il était vraiment arrivé ici après être mort ? Ou est-ce que c’était juste parce que j’avais mentionné le fait de ne pas être de la même époque que lui ? Et dans le premier cas, est-ce que les morts retrouvent vraiment la vie ici ? Cela ne m’étonnerais même pas puisque personne ne semble pouvoir mourir ici à Everton. Mais… Quelque part, je me demandais si mon père pourrait un jour arriver ici. Je ne l’avais jamais rencontré puisqu’il était mort lors de la première guerre des sorciers. Avoir des histoires de sa jeunesse de la part de Tante Minerva n’avait absolument rien à voir avec le fait de pouvoir le rencontrer. Quelque chose me disait que cela n’arriverait jamais.

Oh non ce n’est rien ! Il faut savoir se serrer les coudes. Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on peut rencontrer le grand Fleamont Potter ! Donc vous pouvez définitivement me compter dans vos futurs clients. Je serais là à l’ouverture. Sans faute.

Je lui offrit un large sourire. Surtout vu le nom qu’il avait décidé de prendre. Cela suggérait qu’il ait retrouvé sa famille. La question me brûlait, mais elle ne traversa pas mes lèvres. Déjà parce que cela ne me regardait absolument pas. Et puis parce que j’avais beau l’admirer pour son travail, je n’allais pas commencer à m'immiscer dans sa vie privée juste pour assouvir ma curiosité.

Et n’hésitez surtout pas si vous avez besoin de quoi que ce soit d’autre. Si je ne l’ai pas aujourd’hui, je l’aurais peut-être demain… Cet endroit est magique comme ça.