Bon, foncer tête baissée dans une ville que je ne connais pas, alors que je viens tout juste d’arriver, pour trouver quelqu’un qui porte simplement le même nom que moi n’était pas ma meilleure idée. Clairement pas. Je dois bien avouer m’être perdu ce jour là, et j’ai pu retrouver le chemin vers le Lost People que grâce à un capitaine sapeur-pompier qui passait là où je le trouvais.

Mais comme on apprend toujours de ses erreurs, j’ai prit la semaine pour découvrir ce nouvel endroit de vie, à commencer par le LP justement, d’où j'ai pris la décision de déménager rapidement. J’ignore encore où je vais aller, mais je ne compte pas rester dans cet endroit où le confort est moindre que dans le dortoir des Poufsouffle. Mais je dois quand même avouer que les employés sont compétents, ils m’ont aider pour mon inscription scolaire dans cette école moldue.

J’ai explorer un peu la ville également, allant à gauche à droite, le permettant d’une part de mieux m’y retrouver, mais également de noter quelques adresses intéressantes comme le Tea Time, le salon de coiffure où je travail maintenant à temps partielle, ou encore la pâtisserie Buttercup Factory

Et grâce à tout ce repérage, je me tiens maintenant devant la porte de l’endroit que je cherchais. Là où doit normalement se trouver l’autre Lupin, mon père. J’avais pris soin de venir un dimanche, espérant qu’il ne travaille pas ce jour-là…

J’ai pensé à prendre plusieurs choses avec moi, sa baguette, le manteau de maman que je porte actuellement et… une plaque de chocolat noir. Parrain me disait toujours que papa aimait énormément, alors pourquoi pas essayer…

J’étais partagé entre une vive excitation et une peur atroce qui me tordaient toutes deux l’estomac. Plein de questions me taraudent : Est-ce que ce sera vraiment lui ? Me reconnaîtra t’il? Me connaît-il seulement ? Est ce le Remus qui est réellement mon père ? Et plein d’autres.

Le seul moyen de le savoir, c’était de sauter le pas. Après une grande inspiration, je frappai à la porte. Agité, je me balançait d’un pied à l’autre, ayant envie de prendre mes jambes à mon cou, en attendant que quelqu’un vienne m’ouvrir. Enfin, si tant est que quelqu’un vienne ouvrir…

Alors que j’attendais que l’on m’ouvre la porte, je tenais pas en place; entre passer ma mains dans mes cheveux, ma langue sur les lèvres, n'arrêtant pas de bouger m’appuyant d’un pied à l’autre, frappant une seconde fois à la porte tant j’étais stressée et que la moindre secondes me semblait une éternité…

Quand la porte s’ouvrit enfin, mon cœur rata un battement. J’avais l’impression que j’allais tomber, mes jambes toutes engourdient comme si elles étaient en coton. J’allais enfin rencontrer mon père. Ou plutôt le revoir, un rêve et un désir qui allait enfin s’accomplir. Et pourtant…

Pourtant quand la porte s’ouvrit, c’est un jeune homme probablement du même âge que moi ou pas loin, surtout que j’ai l’impression de l’avoir déjà croisé rapidement à l’unif… Je ne dirais pas que je suis tombé de haut, mais je ne m’attendais pas vraiment à ça… Et pourtant…
Pourtant, sans trop savoir pourquoi, je me sentais proche de la personne qui a ouvert la porte. Il me parlait de Sirius, j’ignore pourquoi, mais non je n’étais pas venu pour lui… Mais donc il y avait également un Sirius ici ? Et bien…

Ma bouche s’ouvrit et se ferma plusieurs fois sans dire un mot. Je fini par la refermer, hochant négativement la tête, les yeux fermés, un petit sourire en coin se dessinant au coin de mes lèvres. Je pris une grande inspiration; ouvrit les yeux, souriant à mon interlocuteur avant de lui dire :

“Bonjour ! Et bien à dire vrai, non je ne viens pas pour Sirius. En réalité je suis ici car on m’a dit que je pourrais y trouver un certain Remus Lupin…”

Je saisis rapidement la baguette de mon père dans la poche du manteau de ma mère, la sortant avec précaution., continuant ce que je disais :

“J’ai quelque chose ici qui lui appartient… Même si ça ne doit pas vraiment vous parler… Mais bon…”

Je regardais la baguette de mon père, mes yeux s’humidifiant, avant de la ranger, retournant mon attention vers mon interlocuteur, avant de reprendre :

“Enfin, je me suis visiblement trompé d’adresse, je suis désolé..”

Mes yeux glissèrent sur le livre et le crayon, mes paroles poursuivant mes pensées :

“Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, je suis désolé, bon courage pour vos révisions, c’est vrai que les examens sont proches, je devrais aussi rentrer pour étudier… Bonne journée !”

Sans vraiment attendre de réponse, je me retournais déjà, reprenant le chemin que j’avais emprunté pour arriver ici.

Alors que je m’éloignais, totalement perdu dans ma peine et la déprime qui me submergeaient , je n’entendis même pas mon interlocuteur me dire d’attendre, marchant sans vraiment faire attention ou j’allais. Je ne revint réellement à moi et au monde qui m’entoure que quand je sentis une main se poser sur mon épaule, le sifflement assourdissant qui était dans les oreilles s’estompant et me permettant alors de comprendre les paroles du jeune homme.

Alors que je baissais les yeux vers la baguette qu’il venait de sortir, je me figeais en l’entendant me confirmer qu’il s’agissait bien de Remus John Lupin. La baguette, couplée à la confirmation me firent l’effet d’une bombe, mais c’était une sensation agréable dans l’ensemble. Je tachais de rester stoïc autant que possible, même si je sentais un mélange d’émotions me submerger. J’ignore encore comment ça a dû se retranscrire sur moi et mes cheveux, mais ça a dû être étonnant.

Je faisais mon possible pour me contenir et remettre mes idées en place, car enfin je retrouvais mon père. Enfin, une version plus jeune et qui ignore qu’il a un fils mais… Par Merlin… j’espère que je ne vais pas être pris pour un fou… Qu’est ce qui m’a prit de me jeter comme ça vers un Remus Lupin, sans même faire attention à son âge ou à son vécu ? Bravo Teddy, tu as encore fait fort… Un vrai champion ! J’en avais même oublié de me présenter… Répondant à mon interlocuteur, je corrigea vite cette erreur, toujours en essayant de ne pas laisser sortir toutes les émotions  :

« C’est vrai, excusez-moi, j’en oublie la politesse. Disons simplement que les réponses à tes questions sont groupées. Tout d’abord, on m’appelle souvent Teddy, mais mes vrais nom et prénom sont Edward "Tedd" Remus… Lupin. Et la raison pour laquelle je te cherchais et que j’ai ta baguette, car ce n’est pas une copie, elles sont toutes unique comme tu le sais, c’est que… »

Je sentais les larmes commencer à couler le long de mes joues. Des larmes de bonheur que je ne pouvais plus contenir maintenant, même si je risquais d’être prit pour un fou, vu qu’on a le même âge, je ne pouvais plus garder tout ça pour moi…

« Tu es mon père. Celui qui m’a été arraché par Voldemort peu de temps après ma naissance, tout comme ma mère. Ça fait plus de seize ans maintenant que mon souhait le plus cher est de pouvoir, ne fusse qu’une fois, parler et être un peu avec eux. Et si tu es vraiment Remus John Lupin… Ça veut dire que j’ai enfin un père… »

J’essuyais du mieux possible les larmes qui coulaient encore, avant de poursuivre tant bien que mal, un sourire de gamin de cinq ans sur les lèvres, les yeux pétillant :

« Je sais que ça paraît fou ou absurde mais c’est la vérité… Oh et puis, bonjour à Moony également ! »

Je regardais le jeune homme qui se trouvait être mon père dans les yeux, un mélange d’excitation, de bonheur mais aussi de peur dans l’estomac, en attendant une réaction de sa part.

Je notais que mon père en face de moi tituba légèrement, ce qui était compréhensible au vu de son âge et du flot d’informations que je venais de lui transmettre. Après tout, c’est vrai que rien ne me prouvait qu’il vivait la même vie que dans mon monde, ou même qu’il ressentait les mêmes choses. Mais mon mélange d’émotions ne me permettaient pas de rester réellement lucide ou logique à ce moment précis. Une pointe de peur panique vint quand même s’ajouter au mélange existant, une crainte effroyable de me faire rejeter par ce père, certes jeune, mais que je venais enfin de retrouver.

Je me sentis complètement ramollir quand il posa sa main sur moi. C’est ridicule, mais ce simple contact me mît une claque monumentale. Et ce, même si je pouvais voir l’hésitation dans le regard de mon père.

Toute la tension de mes muscles se libéra quand il me prit dans ses bras. Je ne peux dire le premier câlin de mon père, car il m’en a sûrement fait quand j’étais encore un bébé mais… C’est le premier que je peux réellement apprécier. Je me laissais complètement aller dans cette étreinte, essayant quand même de me concentrer sur les paroles qu’il prononçait.

J’étais à deux doigts de me rejeter dans ses bras quand il s’éloigna de moi pour m’entraîner avec lui à l’intérieur. Ma raison m’en empêcha cependant, j’avais 17 ans il fallait que je me comporte comme tel.

En entrant, j'observais l’appartement qui se trouvait autour de moi. Je le suivit jusqu’à la cuisine avant de lui répondre, encore un peu comme dans un rêve :

« Euh à vrai dire je préférerais un chocolat chaud s’il te plaît… J’ai encore du mal avec l’amertume du café… Pour ce qui est de ma mère, il s’agit de Nymphadora Tonks, même si elle préfère qu’on l'appelle Dora. Et si ça peut t’apaiser, je n’ai pas hérité de ta lycanthropie. En revanche… »

Je changeais mes traits pour prendre ceux de ma mère, du moins, ceux que je connaissais d’une des rares photos que j’avais d’elle, avant de reprendre :

« J’ai hérité du don de metamorphomagie de ma mère, voilà à quoi elle devait ressembler quand je suis né… »

Je reprenais ma forme normal en continuant :

« Je suis un Poufsouffle comme elle, et fidèle à mes amis comme toi. Oh, et j’étais préfet en chef, j’allais passer mon dernier aspic avant d’arriver ici… j’ai eu mes buses avec mention ! »

J’étais assez fière de moi pour le coup. Est ce que mon père serait fier de moi ? Je l’espérais profondément, en attendant le chocolat que ce dernier m’avait promis. J’espérais également qu’il serait bon… Le chocolat d’un papa est forcément bon, non ?

J’observais quand même ce que faisait mon père pendant que je lui racontais une partie de ma vie, ou tout ce que je jugeais important de lui dire directement. J’étais cependant un peu étonné de le voir préparer les boissons simplement, sans magie. J’oubliais parfois la simplicité de la vie, et que la magie n’était pas nécessaire à tout et pour tout.

Je tique un peu alors que je l’entends me dire qu’il est heureux que je ne soit pas pour lui. Quand bien même, ce n’étais pas comme si de son fait… Je ne pu m'empêcher de dire :

“Même si j’avais eu le même souci que toi, ça n’aurait rien changé quand à la personne que tu es… Tu es mon père, tu n’as pas choisi d’avoir cette… Maladie…”

Je regardais ensuite le chocolat qu’il posait devant moi. C’était une simple tasse, légèrement ébréchée, avec un chocolat probablement banal ici, mais pour moi, c’était le plus beau qu’on puisse me faire. Son odeur me réconforta directement, et quand je pris la première gorgée, par Merlin, c’était meilleur que n’importe quel bièraubeurre ou jus de citrouille. Je savais qu’un chocolat de papa ne pouvait qu’être bon. Même meilleurs que celui de mon parrain !

Je sentis une douce chaleur m’envahir quand il me félicita, tout comme le rouge me monter au joue. Je suis assez sûr que mes cheveux aussi ont changer de couleur, mais je ne pouvais pas en avoir la certitude.

Je notais cependant son regard vers la porte non loin, sans pour autant dire quoi que ce soit à ce sujet. Je repris une gorgée de chocolat avant de lui répondre :

“Et bien, un peu des deux à dire vrai. Enfin, je suis surtout aux études, à l’université. Je suis un cursus scientifique, majoritairement en astrophysique. C’est assez drôle. J’ai aussi quelques notions de médecine moldue grâce à… Un bon ami que je me suis fait récemment, et je cherche à déménager du HS pour le moment… J’ai bon espoir d’y arriver, je gagne suffisamment avec mon petit travail d’apprenti coiffeur. Mon don est assez utile dans le domaine, je dois bien l’avouer…”

Je le regardais avec un petit sourire avant de lui demander :

“Et toi papa ? Vu ce que tu faisais quand je suis arrivé, je me doute que tu étudies mais… Tu travailles ? Vu l’appartement, tu dois avoir une source de revenu non ?”

C’était sans doute une question un peu piège mais… N’avais-je pas le droit de savoir si mon père fréquentait quelqu’un, après tout ?  

Le fait de savoir que mon père était fier de moi me remplit de joie. C’était une première pour moi de ressentir ce genre de chose. Oh bien sûr, ma grand-mère et mon parrain ont déjà été fiers de moi, mais là, c’était différent. Il s’agissait de mon père. La sensation n’est pas la même. Je répondis dans la foulée :

“Débrouillard, je ne sais pas… Mais ayant été souvent seul, oui j’ai apprit à gérer pas mal de choses moi-même. J’ai encore des lacunes évidement… Mais je fais avec ! Euh… Monty ?”

J’écoutais ensuite ce qu’il me disait sur lui. Je buvais ses paroles, trop heureux d’en apprendre plus son mon père. Etrangement, je trouve que prof d’histoire et travailler dans une boutique de confiseries lui va parfaitement… Enfin un moyen d’avoir facilement du chocolat noir ! Je m'apprêtais à boire une gorgée de chocolat quand il mentionna Sirius. Son ami Sirius ? J’éprouvais un mélange de curiosité et de dubitativité. Son “ami” Sirius ? Et, s’agissait-il du Sirius auquel je pense ? J’allais devoir assouvir ma curiosité. Surtout la sois-disant temporalité de sa vie ici  

Je pris finalement ma gorgée avant de reposer ma tasse et de répondre, avec un sourire en coin :

“Évidemment, c’est logique… Quel genre d’ami inviterait son meilleur ami pour le garder chez soi après ?  D’ailleurs ton ami Sirius… C’est Sirius Black…? Le frère de Regulus ?”

Je toussais discrètement avant de reprendre :

“D’ailleurs papa, tant que j’y suis… Tu vas sans doute pouvoir m'éclairer… Comment on avoue ses sentiments à quelqu’un…?”

Je repris une gorgée de chocolat en regardant mon père avec attention, et surtout dans l’attente d’une réponse.