Les règles sont faites pour être brisées ft. Soraya McBlack

Les règles sont faites pour être brisées

Sebastian poussa un bruyant soupir en déposant la dernière assiette qu’il venait de laver sur la pile de celles qui étaient propres. Evidemment, avec un ou deux sorts, tout ça aurait été beaucoup plus simple et rapide. Mais il y avait renoncé ; il n’avait de toute façon plus sa baguette, et puis ce n’était pas une bonne idée de replonger. C’était trop dangereux, il savait de quoi il était capable et ce à quoi cela pouvait le mener. Alors il se contenterait de le faire à la façon des Moldus. Ça lui coûterait quelques ampoules de plus aux doigts et un peu plus de fatigue à la fin de la journée. Si ça pouvait l’aider un peu avec cette maudite insomnie, ce n’était pas plus mal.

Etrangement, depuis ses retrouvailles avec Ominis, la vie n’avait pas tellement changé. Ou peut-être que si, peut-être qu’elle avait complètement changé. Il n’arrivait pas totalement à savoir. Même travail, même minuscule studio, mêmes études, mêmes habitudes. Même culpabilité qui lui poignardait le cœur. Plus forte encore, depuis sa visite à la boutique d’animaux fantastiques. Et, chaque nuit, chaque jour, chaque heure… son visage, en surimpression dans ses pensées.

On l’appela depuis l’autre partie des cuisines ; en tant que commis, lorsque l’établissement manquait de serveurs, Sebastian faisait souvent un peu de service. Là, il s’agissait d’un fondant au chocolat avec une boule de glace à la vanille, pour une cliente solitaire, dans un coin du café. Le jeune homme attrapa l’assiette et jeta un œil vers la salle. Il eut un sourire en coin. Il commençait à la connaître, cette fille-là ! Elle passait beaucoup de temps au Agrabah Café, et toujours à des horaires inhabituels et calmes, au point qu’il se demandait si elle était scolarisée. Et puis… Il l’avait déjà vu se servir d’une baguette. Une sorcière…

Un autre regard à la ronde : peu de clients. Personne ne lui en voudrait s’il prenait une petite pause pour discuter avec elle… Sebastian poussa la porte de la cuisine et rejoignit la table de l’adolescente pour poser l’assiette devant elle, puis tira la chaise en face et s’y assit.

« Salut toi, encore en train de sécher ? C’est Poudlard qui te manque ? » demanda-t-il en s’appuyant nonchalamment sur le dossier.

Il racontait peut-être n’importe quoi, mais vu son âge et le fait qu’elle pratiquait la magie, il avait peu de chances de tomber loin. Il se pencha en avant et tendit la main.

« Au fait, je m’appelle Sebastian, et toi ? »

KoalaVolant

Les règles sont faites pour être brisées

Soraya se foutait de ce que les gens pouvez pensés. Elle séchait les cours, passer son temps à flâner. Elle était libre comme l'air et personnes pour venir l'ennuyer. Elle passait une grande partie a exploré ce qui l'entourait et quand ce n'était pas le cas, elle était Agrabah Café, par ce que c'était bon et c'était un lieu où elle pouvait être tranquille. Elle soupira en attendant sa commande. On lui avait déjà servi sa boisson, mais ce n'était pas ce qu'elle attendait le plus. Alors qu'elle lisait tranquillement un livre qu'elle avait emprunté à la bibliothèque, quelqu'un déposa le fondant au chocolat qu'elle attendait avec impatience. Elle allait se jeter dessus, mais leva les yeux vers le garçon qui venait de prendre place à sa table, sans aucune gêne.

Soraya ne pouvait pas nier qu'il était très beau garçon. Sûrement, n'avait-il qu'à sourire pour s'emparer du cœur de bons nombres de demoiselles, cependant avec tout ce qu'elle avait vécu. Elle savait qu'il valait mieux se méfier des gens. Elle allait l'envoyer boulet, mais celui qu'il fut plus rapide, lui adressant la parole. Il était gentil, juste peut-être qu'il... S'essuyer ? Elle haussa les épaules et referma son livre pour lui donner toute son attention.

- Bonjour. Je sèche par ce que je refuse de m'accommoder à une ville qu'on ne peut pas quitter et ça par tous les moyens. Et puis, je suis libre de faire ce que je veux, je n'ai personnes pour venir me dire ce que je dois faire ou non. Poudlard me manque... Comme à n'importe quel sorcier j'imagine.

Il était cool, tout dans ses gestes était une putain de perfection. Elle s'humidifia les lèvres en admirant ses épaules, ses taches de rousseur avant de se frapper mentalement, il ne fallait pas qu'elle se laisse amadouer par ce qu'il était potable à regarder, ni par ce qu'il avait l'air cool et putain de classe. Soraya tendit la main vers son verre, prenant une gorgée avant de le reposer.

- Soraya. Je pense que si tu connais Poudlard, c'est que tu es toi-même un sorcier.

Elle l'observa, avant de mettre le gâteau entre eux, elle sortit ensuite sa baguette en pointant la cuillère avec, usant d'un sortilège de duplication. La cuillère se retrouva à côté d'une deuxième qu'elle lui tendit pour l'invité à manger le met au chocolat avec elle.

- ça ne t'ennuie pas de travailler ici ? Ça ne te manque pas Poudlard ? Je veux dire, tu pourrais faire tout ce que tu veux et tu... Fais ça. Ça te convient ?

KoalaVolant

Les règles sont faites pour être brisées

Sebastian laissa une pointe de satisfaction apparaître sur son visage : il avait réussi à capter son attention et il avait vu juste. Il aimait avoir raison. Particulièrement lorsqu'il rencontrait une collègue qui aimait sortir du cadre. Imperceptiblement, sans vraiment qu’il s’en rende compte, il reprenait l’attitude du Sebastian d’autrefois, quand il avait accueilli la nouvelle élève de cinquième année. Un adolescent qui se plaisait à contourner les règles pour mieux obtenir ce qu’il cherchait… Il retrouvait cela chez celle qui lui faisait face.

« Tu n’aimes pas les cages, hein. Je comprends. »

Il adressa un sourire complice à la jeune fille, captant au passage le regard qu’elle posait sur lui. Elle était charmée… comme Abbigail, autrefois. Comme beaucoup de ceux qui l’avaient fréquenté. Il avait conscience d’avoir ce genre d’influence sur les gens. Ce n’était pas une question d’attirance mais d’assurance, de charisme.

« Enchanté, Soraya. J’ai fréquenté Poudlard, en effet, mais c’était une autre époque. »

Il se rembrunit, un voile sombre passant devant ses iris. Parler de Poudlard et de sa scolarité le ramenait invariablement à sa cinquième année et aux événements qui avaient tout fait basculer. S’il gardait cette attitude, elle poserait des questions. Est-ce qu’il avait envie qu’elle pose des questions ? Pas vraiment. Il pensait même plutôt que discuter avec elle lui changerait les idées.

Le tour de magie de Soraya le tira de ses pensées et il se saisit de la cuillère avec un nouveau sourire. Mettre un masque. Détourner l’attention. Il savait faire.

« Parce que tu crois qu’à Poudlard, on peut faire tout ce qu’on veut ? lui lança-t-il avant de prendre une cuillerée de fondant. Tu ne vas pas me faire croire qu’une fille comme toi se limitait aux cours qu’on lui offrait sur un plateau ? Je suis sûre que tu étais déjà une rebelle là-bas. Les bonnes habitudes ont la vie dure, paraît-il. » continua-t-il avec un clin d'œil

KoalaVolant

Lun 16 Oct 2023 - 15:49

Les règles sont faites pour être brisées

Qui pouvait apprécier d'être en cage ? Elle avait travaillé durement pendant les années où elle était à Poudlard. Certes, elle avait fait pas mal de conneries et de mauvaises blagues, mais l'avantage, c'est qu'elle ne s'était jamais fait prendre. Un gros plus pour elle. Sans doute qu'elle aurait recommencé ses stupidités ici, si elle n'avait pas autant l'impression d'être morte à l'intérieur. Elle releva la tête vers lui, lui rendant son sourire.

Lorsqu'il parla du fait qu'il avait fréquenté Poudlard à une autre époque, la jeune femme compris par son regard qu'il n'avait sans doute pas vécu les meilleures années de sa vie là-bas et bien qu'elle souhaitait en savoir davantage, elle ne voulait pas qu'il soit obligé de le faire. Alors, elle n'allait pas creuser ce qui pourrait provoquer le retour de mauvais souvenirs.

- Enchanté également Sebastian.

Elle l'observa faire avant de sourire doucement, elle ne savait pas comment l'aider, mais une chose était sur elle n'allait pas lui mettre un couteau sous la gorge pour qu'il parle de ce qui n'allait pas ou ce qu'il avait vécu là-bas.

- Tu sais. Nous avons tous nos petits secrets. Et je ne te poserai pas de question si tu n'as pas envie de parler de ton passé. Mais... Tu n'as pas à faire semblant que tout va bien avec moi.

Sora poussa un petit soupire ennuyé, prenant sa propre cuillère pour la portée à sa bouche, elle savoura le goût du fondant, c'était tellement bon ! Elle manqua de s'étouffer lorsqu'il mentionna qu'elle n'était pas une fille qui se limait au cours. Oh non, Merlin ! Vu toutes les conneries qu'elle avait faites, c'était sûr à 200 pour cent qu'elle avait de mauvaises habitudes là-bas. Mais comment peut-on résister à une bonne blague ?

- Oh non. J'avais tendance à faire des blagues aux autres élèves. Parfois, des blagues assez méchantes, je dois le reconnaître.

Elle sourit faiblement avant de poser sa main sur sa tête, son regard perdu sur le chocolat qui s'écoulait de la pauvre pâtisserie.

- J'ai tout perdu à mon époque.

Soraya se redressa un peu, essayant de rester calme, elle leva ses yeux assombrit par la douleur vers lui, elle ne savait pas ce qu'il avait traversé, mais il semblait tout aussi marquer par la souffrance. Qu'importe ce qu'il avait vécu, Soraya avait envie de l'aider, sans savoir ce qu'elle pourrait faire.

- Tu sais. J'ai beau avoir porté les couleurs de Gryffondor. Quand je suis arrivé ici, j'ai été lâche. Je me suis rendu compte que, quoi que je ferais. Je serais bloqué ici. Alors autant essayer de vivre si on ne peut pas mourir n'est-ce pas ? À quoi bon d'aller en cours si je n'ai pas le coeur à ça ?

KoalaVolant

Ven 17 Nov 2023 - 7:15

Les règles sont faites pour être brisées

Depuis son arrivée à Everton, il avait été si facile pour Sebastian de se fondre dans le décor, de ne pas laisser le regard de ceux qui l’entouraient pénétrer son passé, de détourner l’attention d’une pirouette, d’une plaisanterie, d’une pique spirituelle. Après tout, personne n’avait insisté, et en réalité personne ne s’intéressait réellement à lui, à comment il allait ; ce genre de question relevait de la politesse, de la petite phrase balancée pour tenir l’illusion de société qui s’était formée ici. Bref, ça n’avait pas été difficile d’éviter de se confier et surtout de réfléchir à la lumière d’un autre point de vue à ce qu’il avait fait. C’était trop difficile de se laisser analyser : il avait déjà été jugé coupable par son monde, il avait payé à Azkaban. Ce chapitre-là lui semblait clôt, au moins pour les autres autour de lui. A l’intérieur, la culpabilité continuait de le détruire.

Lorsque Soraya parla de secrets, mais surtout déclara qu’il n’avait pas besoin de faire semblant que tout allait bien avec elle, le jeune Sallow tiqua. Son sourire disparut un instant et il fronça les sourcils. Pourquoi tant de sollicitude ? Il ne la méritait pas. C’était suspect. Lui qui savait si bien manipuler les autres se retrouvait dans une situation étrange, il avait l’impression d’être tenté de devenir l’arroseur arrosé… Il passa une main sur son visage pour dissimuler son trouble et remettre en place son masque souriant.

« Mais, tout va bien, tu sais, mentit-il avec conviction. Qu’est-ce qui te fait penser ça, le fondant est raté ? Je n’ai fait que te le servir, c’est la faute du cuisinier ! » continua-t-il avec un clin d'œil et en reprenant une cuillère du gâteau.

Pourtant son teint était plus pâle, sa mâchoire un peu plus crispée, signes facilement décelables que la jeune fille en face de lui avait touché juste.

Sebastian était certain d’avoir suffisamment éloigné le sujet, il était convaincu que Soraya allait se lance dans l’énumération des farces qu’elle avait joué à ses camarades, qu’ils allaient rire ensemble, il pensait même lui raconter quelques souvenirs de sa propre adolescence de sorcier, les plus joyeux, ceux qui faisaient briller dans sa mémoire les éclats de rire d’Ominis et d’Anne, mais…

Mais il en fut autrement. La jeune fille prononça cette phrase si courte et si intense, “J’ai tout perdu”, et lorsqu’il vit la souffrance dans son regard, il se sentit comme basculer dans une abîme. Un voile sombre recouvrit sa vision, et un souffle froid invisible pour les autres balaya sa nuque. Le souffle des Détraqueurs.

La voix de Sebastian se fit glaciale.

« Qu’est-ce que tu crois, Soraya ? La mort, c’est encore bien trop doux. C’est une délivrance. Rester ici, affronter la réalité tous les jours, être confronté à ce qu’on a perdu, à l’absence, au vide… C’est ça, notre punition. »

Il parlait au pluriel mais c’était bien lui-même qu’il évoquait ; aveuglé par la douleur, il ne parvenait pas à faire preuve d’empathie envers son interlocutrice, à comprendre qu’elle souffrait d’un autre mal. Pour lui, tout perdre signifiait en être responsable, car il projetait son vécu.

« Comment veux-tu songer à aller en cours ? Quand toute ta vie est envahie par ces ombres ? Par ces ténèbres dévorantes ? Quand tu luttes chaque jour pour ne pas sombrer, parce que tu ne le mérites pas, parce que tu dois payer pour ce que tu as fait ? »

Le regard du jeune homme était perdu dans le vide, incapable de voir la réaction de la jeune fille en face de lui.

KoalaVolant

Jeu 21 Mar 2024 - 19:20

Les règles sont faites pour être brisées

Comment expliquer qu'elle avait cette impression simplement en le regardant ? C'était stupide, n'est-ce pas ? Par ce qu'il avait raison, il n'était là que pour lui servir sa commande à la base. Elle porta son attention sûre le fondant, raté ? Non, il ne l'était pas. Ce n'était pas le souci. Elle leva alors les yeux vers lui, l'observant silencieusement. Elle ne savait pas ce qu'il avait vécu, ni ce qu'il avait traversé. Cependant, cela devait être quelque chose de bien douloureux.

- Non, ce fondant est très bien.

Elle ne pouvait pas lui en vouloir de réagir de la sorte, après tout, elle a empiété sur un terrain qui ne la regardait pas. La curiosité avait juste frappé et même s'il prétendait le contraire, ils souffraient tous les deux de ce qui était arrivé par le passé. Elle l'observait, la façon dont sa mâchoire était crispée...

La voix de celui-ci était si froide, que cela lui envoya des frissons dans tout le corps. Elle baissa la tête, son regard sur ses propres mains. Les mots du garçon résonné en elle, comme un écho sans fin. Elle savait qu'il avait raison. Mais elle ne comprenait pas en quoi elle était punie. Qu'avait-elle fait de si mal, qui puisse être punissable ? Elle réalisa que ce n'était pas réellement d'eux qu'il parlait, mais de lui. Il se punissait lui-même d'une chose qu'il avait commise et qu'elle ignorait ce que c'était. Elle soupira tristement et secoua la tête.

- Je ne sais pas ce que tu as traversé. Mais cette souffrance, ce que tu éprouves en ce moment, ce n'est pas une bonne chose. Nous avons tous fait des erreurs. Je ne sais pas quelles sont les tiennes. Nous ne pouvons pas changer le passé, ce qui est fait est fait ! Mais Sebastian... On peut améliorer ce qu'on vit maintenant et faire du futur, quelque chose de meilleur.

Sans doute qu'il était perdu dans ses sombres songes, cependant, elle ne comptait pas le laisser. Elle tendit la main pour se saisir de son poignet, essayant de faire en sorte qu'il la voie. C'était étrange, mais en lui parlant, elle réalisa qu'elle devait en faire de même. Elle ne pourrait pas revenir en arrière, mais elle pourrait améliorer sa vie actuelle. Même si ça faisait mal.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé pour que tu souffres autant ?

KoalaVolant

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