✫ ✫ Un BAIN,exquis ! Ces salles d'eau, d'où coulait une eau chaude, à température ambiante, parfaite ! Je découvrais tout de ce monde, de sa technologie. La panique avait laissé place à la curiosité, alors que Geralt m'avait rassuré. Il était... différent de celui que je connaissais. Mais il était toujours le même. Les réactions innés, semblaient les mêmes en tout cas. Et alors que l'eau avait rempli la baignoire j'avais enlevé ma robe noire et ma fourrure, profitant de ma nudité pour apprécier le frisson agréable que me procurait la vapeur d'eau chaude sur ma chair.

Un sourire de contentement se dessina sur mes lèvres alors que j'entrais dans l'eau, un régal quand je sens la chaleur envahir définitivement mes muscles, les détendant alors que je reposais ma nuque sur le bord froid, mes cheveux s'étendant dans l'eau. Cela faisait terriblement du bien !

Et après un temps, je sors. Geralt m'avait préparé des vêtements plus... d'actualité, des robes que l'ancienne Yennefer avait choisi. C'était... frustrant de savoir que cette ancienne version de moi avait vu aussi juste. J'aurais aimé qu'elle se plante complètement mais je crois que ce n'était pas le cas. Et alors que j'optais pour une de celle en couleur mauve foncé, presque aussi noir que le raisin d'été, je sortis de la pièce, les cheveux encore mouillé du bain quand je vis une lueur bleue soudainement envahir le salon.

Aussitôt, je me met sur mes gardes, prête à intervenir, alors que la lumière s'estompe. Et que là, au milieu du salon, je découvre une personne. Une personne au cheveux blanc.

Ciri.

Toute ma garde tombe à ce constat alors que je sens mon cœur se gonfler à sa vue, mes yeux se mettant soudainement à se brouiller alors que je me précipitais vers elle. Une mère SAIT reconnaître son enfant et même si nous n'étions pas de même sang, elle était ma fille et le restera à jamais.

« Ciri ! »

Je franchis en à peine quelques secondes les mètres qui nous séparaient alors que je tombais à genoux, lui attrapant les épaules pour la redresser et la serrer dans mes bras. Un bras autour de ses épaules, un autre, autour de sa tête, je serrais la jeune femme contre moi, laissant pour la première fois depuis très longtemps quelques larmes de joie couler sur mes joues. Un soulagement, de la voir saine et sauve, de la voir en vie, alors que je voyais encore cette chasse venir la chercher. J'enfouis mon visage dans son cou, la serrant un peu plus contre moi jusqu'à ce que je recule un peu, un sourire se dessinant sur mon visage alors que je me mis à la détailler pour de bon.

Elle avait grandit, mais Geralt m'avait prévenu. Mais à ce point ? Je scrutais son visage, mes mains sur ses joues, alors que je l'observais. Elle semblait aller bien, bien que je voyais le sillon de ses propre larmes avaient tracées sur ses joues. Du pouce, je les effaçais alors que je lui lançais un sourire rassurant.

« Tu as tellement grandi... »

Je laissais échapper ces mots, en demi teinte, à peine dans un murmure, alors que la secousse d'un unique rire, fit trembler mes lèvres et me fit renifler alors que je guettais le moindre signe chez ma fille. Elle était là, devant moi. C'était tout ce qui comptait !

✫ ✫ Je sens Ciri s'accrocher à moi quand elle me reconnaît, d'autres larmes viennent couvrir ses joues, que je tente d'effacer de mes pouces. Quand je lui dis qu'elle a grandi, elle semble soudainement étonnée. Je cherche dans son regard, une réponse à ses interrogations, qu'elle semble avoir trouvé d'elle même.

Mais je n'arrivais pas à la lâcher, je ne pouvais pas lâcher ma fille de nouveau, après avoir failli la perdre pour de bon. Un immense sourire n'arrivait pas à disparaître de mon visage, trop heureuse de la retrouver, la seule avec qui je pouvais me sentir moi même, elle et Geralt. Ma famille. C'était si étrange de se dire que ici, je pouvais recommencer à zéro, vivre une vie de famille, loin de la politique de notre monde, loin des intrigues et surtout, loin du danger du chaos.

Ciri me dit qu'elle aussi, est ravie de me revoir et je lui souris, soulagée quand elle se redresse pour m'enlacer de ses bras. J'enfouis mon visage dans son épaule, la serrant contre moi, une main caressant ses cheveux argentés dans un geste qui se voulait rassurant. Elle finit par s'éloigner, son épée tombée au sol entre nous dans ses gestes, dans son étreinte que j'avais su lui rendre avec force. Puis, elle posa sa main sur ma joue, instinctivement, je pose ma main sur la sienne, caressant le dos de sa main, elle m'affirme que je n'ai pas changé, que je suis toujours aussi belle.

Je penche ma tête, pour m'appuyer sur sa joue, sentir sa chaleur, un instinct maternelle, me pousse à venir caresser ses cheveux, prendre une mèche entre mes doigts, alors que je lui souris, les yeux remplis d'émotions de mon amour pour elle, pour ma fille, qui était de nouveau devant moi.

« La dernière fois que je t'ai vu, tu étais si jeune... Je ne t'ai quitté même pas une journée, j'ai l'impression d'avoir loupé des années avec toi... Je suis désolée pour ça. »

Une espèce de nostalgie me pris les trippes, sans que je ne me l'explique réellement. La voir aussi jeune et maintenant aussi grande, j'ai cette sensation terrible que j'ai tout loupé avec elle. Je reste à genoux, devant elle, gardant sa main dans la mienne, les abaissant entre nous, sans jamais briser le contact.

« Depuis combien de temps es tu ici ? Avec Geralt ? »

J'avais tellement d'interrogations, tellement de questions sans réponses. Maintenant que je m'étais calmée, que j'avais retrouvé ma famille, je pouvais recevoir les réponses et les accueillir, ce n'était pas encore le cas il y a quelques heures à peine quand j'ai mis le feu à l'endroit où je m'étais reveillée, dans ce monde aussi étrange.