Boom. Un choc. Un bruit sourd qui me fis ouvrir les yeux. Je ne m’étais même pas rendu compte que je m’étais endormie. A peu prêt comme tous les soirs. Mais cela faisait des années que j’étais plongée dans cette routine. Avec la dépression qui essayait de gagner un peu plus de terrain. La dépression que je repoussais, sans savoir réellement comment. Du moins jusqu’à ce que Mila soit née. Elle avait été mon salut. Par sa présence, elle m’avait sauvé de cette routine. C’est parce qu’elle m’avait sauvé et qu’elle m’avait fait ressentir autre chose de le néan d’émotion que je vivais que Severus avait décidé de m'apprendre l’occlumencie.

D’une main tremblante, je saisis ma baguette posée sur ma table de nuit. Pas qu’elle me serve à grande chose en ce moment. Je n’avais pas lancé un seul sort depuis des années. Mais ce n’était pas quelque chose que d’autre personnes devrait savoir. Je me relevais lentement et je cherchais à taton l'interrupteur de la lampe poser sur ma table de chevet. Au premier abord, tout me semblait normal. J’étais réticente à sortir de mon lit. Par habitude. Par peur. Il fallut que je me répète encore et encore que cet appartement m’appartenait. Que je vivais seule. Et que personne ne pouvait me restreindre ici. Tom n’est pas ici. Mais si je vie seule… Quel était ce bruit que j’avais entendu ?

Rassemblant le peu de courage qu’il me restait, je décidais d’aller explorer mon appartement. En pleine nuit. Ce qui ne semblait pas ultra intelligent. Mais si quelqu’un s’était introduit ici, il fallait bien que je fasse quelque chose. Que j’évite de rester planter là comme une proie facile. Les yeux rivés sur la porte de ma chambre, je me suis glissée hors de mon lit. Cependant, aveuglée par ma peur. J’avais oublié de faire une chose : regarder le sol de ma chambre. Mon premier pied a touché le sol sans aucun problème. L'autre avait rencontré quelque chose. Quelque chose qui n’était pas lorsque je m’étais couchée. Lâchant un petit cri, je me réfugiais sur mon lit. Comme si celui-ci pouvait réellement me protéger…

Il me fallut un instant supplémentaire pour me pencher et regarder le sol. Le bras tendu, tenant ma baguette loin devant moi, je me penchais pour découvrir une forme humaine par terre.

Q-Qu-Qui est-vous ? Qu-Qu’est-ce que v-vous faites chez m-moi ?

Ma voix était tremblante. Même moi je pouvais l’entendre. Ce qui était encore moins rassurant. Et c’était probablement stupide de le pointer de ma baguette. Comme si elle aussi pouvait me protéger…

Ici à Everton, je n’étais plus sous surveillance. J’étais libre de faire ce que je voulais. Je n’étais, en réalité, retenue que par moi-même. Par mes peurs. Par ma tristesse. Mais puisque je n’avais croisé encore personne de mon passé, j’avais baisser ma garde. Et il me semblait que c’était là le problème.

Je ne suis pas stupide. “Entendre des émotions” est une formulation bien particulière de le dire, mais il n’en reste pas moins que je comprenais exactement ce qu’il voulait dire. Je n’étais pas entrainée pour le faire moi-même. Mais j’étais entrainée pour me protégée. Et plutôt bonne à ce petit jeux-là d’ailleurs.

Je baisais ma baguette. Le jeune homme était toujours à terre. Même en se relevant, il avait une position isolée. Comme s’il essayait de se couper du monde. Je ne lâchais cependant pas ma baguette pour autant. Comme si elle pouvait me rassurer. Je pris une inspiration pour me contrôler. Monter ses barrières invisibles qui protégeait mes émotions des autres.

Jack me donnait l’impression d’un petit enfant. Un enfant qui en sait beaucoup trop mais un enfant quand même. Il n’avait pas à subir mon tourbillon d’émotion et le déchirement de mon cœur de ne pas pouvoir avoir avec moi mon propre bébé.

Être seule ne me dérange pas.

Contrôlant mes émotions, je descendis enfin du lit pour venir m’asseoir à côté de lui. C’était peut-être risqué, parce qu’au fond je ne le connaissais absolument pas, mais je me sentais beaucoup plus calme maintenant. En contrôle de la situation. Mon instinct maternel reprenant le dessus.

J’aimerais juste… Pouvoir l’avoir avec moi.

Un faible sourire étirait mes lèvres en tournant la tête vers le jeune homme pour le regarder.

J’aimerais pouvoir la protéger. Savoir qu’elle est en sécurité. Mais je ne suis pas là pour elle. Je suis ici. Et elle ne l’est pas. Que je sois seule ou non ne changerait rien à cela, Jack.

Ce n’était pas juste. Quoi qu’il se soit passé, il n’avait pas eu l’occasion d’être un enfant. Il n’avait pas eu ce plaisir innocent. C’était ce que j’avais voulu préserver pour Mila. Je savais parfaitement dans quel monde elle entrait. Parce qu’un soir nous avions été faibles. Et cédé à la tristesse et au désespoir. Parce que l’espace d’un instant, nous n’avions pas penser aux conséquences. L’espace d’un instant, j’avais vu autre chose en lui. Un court, infime, instant.

Mon enfance a été la meilleure partie de ma vie. Avec le recul, je comprenais pourquoi le passé avait été caché. Il ne m’avait apporté que malheur et désespoir. Jusqu’à ce que je tombe enceinte. Dans toute cette noirceur, j’avais trouvé mon rayon de soleil. Mon petit miracle. Et malgré les ténèbres qui nous entouraient, je voulais qu’elle connaisse l’innocence de l’enfance.

Jack ne semblait pas avoir eu cette chance. Un opposé parfait. La peur m’avait poussé à vouloir la protéger un maximum. La peur de sa mère l’avait projeté hors de l’enfance et en plein cœur des responsabilités.

Je suis une mère. Quelque part, j’étais persuadée que c’était à moi d’aider. C’est à moi de tendre la main et d’être rassurante. Je ne m’attendais absolument pas aux paroles de Jack. Que pouvait-il bien faire pour m’aider ? Rien ne pourrait changer quoi que ce soit. Ma fille serait toujours en plein cœur d’une guerre.

Au moment où ses doigts entrèrent en contact avec ma peau, je luttais contre un petit mouvement de recul. Un instinct auto-protecteur. Pourtant je savais, je sentais, que je ne craignais rien de la part de Jack. Et puis je le sentis. Lui. Littéralement dans mon esprit. Je sentis mon occlumencie, ma barrière mentale protectrice, se briser petit à petit. Il avait été doux et je n’avais pas lutter, mais je pouvais sentir que je ne faisais absolument pas le poids face à lui. Ce qui me fit peur. Severus m’avait entraîné pour que je n’offre pas mes pensées à Voldemort. Jack avait balayé mon occlumancie d’un simple mouvement de la main.

Il était là avec moi. Physiquement. Mais aussi complètement dans mon esprit. Peut-être ne s’attendait-il pas à ressentir autant d'émotions d’un seul coup. Ou peut-être qu’elle était beaucoup plus intense qu’il ne pensait. Alors que les larmes montaient à mes yeux et que je me sentais si faible d’avoir céder aussi facilement, lui était complètement brisé. Sans réfléchir d’avantage, je me penchai vers lui pour le prendre dans mes bras. Caressant ses cheveux d’un geste maternel et rassurant

Shhhh bébé. Je suis là. Tu n’as pas besoin de calmer ma peur. Ce n’est pas ton rôle.

Je ne dirais pas que j’ai toujours voulu être une mère. J’avais été trop occupée, trop plongée dans mes études et ma soif de connaissance pour réellement penser à ce genre de chose. Je n’étais donc absolument pas une experte en la matière. Tout ce que je pouvais espérer c’était que je fasse de mon mieux. Parce que Mila est devenue la personne la plus importante de ma vie.

Je ne pouvais donc qu’appliquer ce que je savais et répondre instinctivement aux craintes du jeune homme. Ce qui commençait par l’écouter. Répondre précisément à ce qui résonne le plus en lui. Il était cependant de plus en plus évident qu’il avait été privé de quelque chose, de toute évidence par sa mère. Même si cela n’avait pas été son but premier, c’était le résultat obtenu. Et ses réactions m'inquiétaient. Particulièrement lorsqu’il commença à se frapper le torse. L’espace d’une seconde, surprise par la violence du geste, je sursautais. a

Non !

Rapidement, j’attrapais ses mains pour l’empêcher de recommencer.

Je sais que c’est difficile. Je comprends parfaitement. Mais même si elles sont difficiles, les émotions que tu ressens maintenant font de toi la personne que tu es. Quelqu’un de doux et gentil. Qui à voulu aider une inconnue parce que tu as eut un aperçu de ce qu’elle ressentait.

J’hésitais un instant puis je lâchai une de ses mains pour venir la poser avec délicatesse sur sa joue, plongeant mon regard dans le sien.

Tu n’avais aucune raison de vouloir m’aider. Mais tu es venu. Et peut-être que c’était exactement ce dont j’avais besoin. Peut-être qu’un jour je comprendrais mieux pourquoi nous nous sommes rencontrés. Tout comme si je n’avais pas été si curieuse, je n’aurais pas été marié à quelqu’un que je n’aime pas. Mais je n’aurais pas non plus eu ma fille. Ma vie ici est si difficile parce qu’elle n’est pas là non plus. Et j’ai peur pour elle. Parce que je voudrais qu’elle soit en sécurité. Avec moi. Ce qui n’est pas le cas pour le moment.

Tristement, j'affichais un sourire. Puis quittant sa joue, je remontais ma main pour replacer correctement une mèche de ses cheveux.

Je ne sais pas ce qui s’est passé pour toi. Ou comment les choses se sont passées. Mais je sais que si Kelly à voulu t’apprendre à faire le bien, elle a réussi. Sinon tu ne serais pas ici. Alors ne sois pas si dur avec toi-même. Laisse-toi le temps de comprendre tes émotions et comprendre ce qu'elles signifient.

En le voyant ainsi, je pouvais parfaitement comprendre que quelque chose se soit passé. Mais je n’arrivais pas à croire qu’il ait intentionnellement tué quelqu’un. Peut-être se blâmait-il pour la mort de quelqu’un sans voir qu’il n’aurait rien pu y changer.